Vignobles du sud

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VIGNOBLES DU SUD LA PART DES ANGES ROUSSILLON PERPIGNAN CAVISTE
VIGNOBLES DU SUD LA PART DES ANGES ROUSSILLON PERPIGNAN CAVISTE

La Part des Anges : coup de cœur de l’automne pour Vignobles du Sud

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Quelques quilles d’un « département magique », élaborées par une bordelaise, un vauclusien et une catalane, un anglais…

A l’automne, Sébastien (caviste à Perpignan) apprécie les vins qui permettent de revenir sur un peu de puissance, après les vins légers et souples bus au cours de l’été. Mais il regrette que le manque de pluie n’a pas permis de jolies sorties de champignons… On fera sans.

VIGNOBLES DU SUD AUX VENTS ANGES MAS KAROLINA COTES DU ROUSSILLONSon premier coup de cœur : le Côtes du Roussillon Village, en rouge (2014), du Mas Karolina. Caroline Bonville est d’origine bordelaise, son père est vigneron et elle a vinifié aux Etats-Unis et en Afrique du Sud, avant de tomber amoureuse d’un Catalan et de la Catalogne. Le domaine est situé à Saint-Paul de Fenouillet et les vignes sont dispersées dans les communes alentours. Cette cuvée en est un bon exemple : les raisins proviennent de parcelles situées sur les marnes rouges de Maury, les schistes de Rasiguères et les sols granitiques de Lesquerde !  « Il s’agit d’un assemblage typique du département (Grenache noir, Syrah, Carignan), avec un élevage en bois, pour faire ressortir des notes de sous-bois, mais aussi un côté gourmand, car on veut encore du fruit à cette période de l’année, pas que du poivre ou de l’épice ». Une jolie complexité, à 14€.

VIGNOBLES DU SUD AUX VENTS ANGES DOMAINE DEPEYRE COTES DU ROUSSILLONAvec son deuxième coup de cœur, Sébastien descend un peu plus bas dans la vallée de l’Agly, sur un autre terroir, celui de Cases-de-Pène. C’est un peu une redécouverte pour Sébastien, très enthousiaste, qui n’avait pas goûté depuis un moment les quilles du domaine Depeyre (Serge, originaire du Vaucluse et Brigitte qui est d’ici). Il trouve à cette cuvée Sainte Colombe (Grenache, Syrah, Carignan, une touche de Mourvèdre) « De très jolies dentelles, une belle finesse, une belle élégance. Un millésime 2014 qui s’ouvre magnifiquement » (15,60 €). « Et puis ce terroir de Cases-de-Pène est un peu méconnu ; on parle plus de Maury, Tautavel, Lesquère… Il y a la coopé mais peu de vignerons indépendants sur Cases de Pène ».

Enfin, Sébastien voulait nous présenter la cuvée Mataro Boy (Mas Baux), « Pour le côté poivre, mais poivre de Sichuan, qui ne pique pas, qui n’agresse pas, un côté très rond et très gourmand avec ce 100% Mourvèdre. Un potentiel automnal très sympathique ». Sauf que ce fut le coup de cœur de Jess (cave Vincoeur Catalan à Elne) cet été.

Excellente raison pour nous rendre dans les Aspres et découvrir la cuvée Motus 2015 (14,60 €), du Domaine Treloar. « Une dominante de Mourvèdre, qui offre ce côté poivré, avec un peu de Grenache et de Carignan qui donnent ce caractère sudiste ; et un joli élevage sur le bois. C’est rond, gourmand, complexe. On peut le garder quelques années ».

Un anglais peut-il faire du bon vin ?

VIGNOBLES DU SUD AUX VENTS ANGES TRELOAR MOTUS ROUSSILLONLe Domaine Treloar est situé à Trouillas, près de Thuir, et appartient à Jonathan (un anglais) et Rachel (une néo-zélandaise). Leur histoire n’est pas banale puisqu’en septembre 2001 ils travaillaient à 500 mètres du World Trade Center. Se retrouvant au chômage, marqués par cet évènement hors norme, Rachel et Jonathan ont décidé de changer de vie. Jonathan est devenu œnologue en Nouvelle-Zélande où il a vinifié pendant deux ans. Mais le couple trouve la Nouvelle-Zélande un peu trop isolée et décide de venir vivre en Europe. Ils jettent leur dévolu sur le Roussillon, « région viticole la plus passionnante de France » (dixit Jonathan sur son site), mais peut-être aussi parce qu’ici, pour des prix abordables, ont trouve des vignes en très bon état et une diversité de terroirs « énormissime » (dixit Sébastien, qui ajoute « Dans un département magique »). « Jonathan est un vinificateur hors pair, passionné, très technique, très exigeant, très curieux. Lors de notre première rencontre, je suis tombé amoureux de son muscat sec, frais, aérien. Un muscat vinifié par les mains d’un type qui a voyagé ». Bel hommage au cosmopolitisme.

Sur son blog, avec un humour très british, Jonathan s’interroge : « Un anglais peut-il faire du bon vin ? ». Pour nous en convaincre, il déroule une longue liste d’articles de presse, de palmarès et de médailles. Mais Sébastien a lui aussi répondu à la question.

Voir le portrait de Sébastien.

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