Vignobles du sud

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Vigne Saga. Embres & Castelmaure

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VIGNOBLES DU SUD VIGNE SAGA EMBRES ET CASTELMAURE CORBIERES CAVE COOPERATIVEJ’ai un faible pour les aventures collectives. Et plus précisément pour les récits des aventures collectives. Et quoi de plus collectif que l’histoire d’une cave coopérative ? Avec « Vigne Saga », on pénètre au cœur d’une telle aventure, c’est-à-dire au cœur des hommes. D’une façon singulière et avec une belle écriture.

« C’est une œuvre collective qui nous dépasse tous »

Avec sensibilité, Jacques Maigne porte un regard pénétrant sur le monde des femmes et des hommes qui depuis presque 100 ans écrivent l’histoire de la cave d’Embres et Castelmaure nichée dans les Hautes Corbières (Aude). Si le propos peut être qualifié d’historique, d’ethnographique, de sociologique, il est avant tout le témoignage de l’auteur, qui se fait ici écrivain plus que journaliste ou documentariste (il est tout ça ce monsieur), et qui témoigne d’une réelle empathie pour les gens qu’il rencontre au fil des saisons, et dont il retient, pour nous lecteurs, autant les propos que les regards, les gestes, les humeurs. Avant de raconter, Jacques Maigne partage. Puis ce qu’il raconte, ce sont ces moments de partage, dans les vignes, les bistrots, à la cave, à la chasse, dans les cuisines ou les salles à manger, où l’on mange, boit, discute. Où l’on partage donc. Et puis il y a les photos simples et belles de Bruno Doan, essentiellement en noir et blanc, qui cadrent au plus près les visages des acteurs de la cave, comme Jacques Maigne a su capter au plus près leurs vies de passion et de détermination.

« Des vins qui ont la tête de l’endroit où ils sont nés et les tripes de ceux qui les font »

Mais le propos traque une histoire singulière. Ou non, plutôt une histoire assez classique écrite de façon singulière par ses protagonistes. Notamment celle d’un « duo magique », formé par le directeur de la cave « qui déboule en 1983 », « Pink Floyd tombé du ciel » et le président nommé en 1987, « Hobereau paysan au patronyme long comme un jour sans vin, de Hoÿm de Marien », « aristo anticonformiste ». Ces ceux-là, « c’est le mariage de l’eau et du feu, l’attelage le plus improbable qui soit ». Mais bien décidé « de faire de Castelmaure un laboratoire modèle en Languedoc ». L’histoire est passionnante, et digne d’admiration. « Castelmaure est un modèle qui raconte à lui seul le renouveau du Languedoc » témoigne aujourd’hui l’ancien négociant Bernard Jeanjean. Pour Jacques Puisais (œnologue inclassable), on trouve ici « des vins qui ont la tête de l’endroit où ils sont nés et les tripes de ceux qui les font ».

Jacques Maigne semble les avoir tous rencontrés ces viticulteurs, les autochtones comme les nombreux « venus d’ailleurs, échoués souvent par hasard puis peu à peu maraboutés par le souffle du lieu ». « C’est l’une des forces de Castelmaure, l’un de ses secrets : parmi tous ces gens croisés depuis des mois dans leurs vignes, la plupart sont venus d’ailleurs ou sont revenus de leur plein gré pour se fondre dans leur paysage et enrichir le récit commun ».

Livre paru aux Éditions Atelier Baie.

A lire également la belle chronique que le magazine Wine LR a consacrée à cet ouvrage.

VIGNOBLES DU SUD VIGNE SAGA EMBRES ET CASTELMAURE CORBIERES CAVE COOPERATIVEVisitez le site web de la cave de Castelmaure, il est à lui seul une bonne introduction à l’esprit des vins et des gens d’ici.

Découvrez la revue In Vino, « sereine et saisonnière », dont Jacques Maigne et Bruno Doan sont des piliers (revue publiée par les Éditions Atelier Baie).

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