Vignobles du sud

À la découverte des vignobles du sud de la France

La part de l’orage

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VIGNOBLES DU SUD LA PART DE L'ORAGE GREGORY NICOLASIls sont légions les livres savants qui nous parlent des cépages. Il y a ceux accessibles aux novices, ceux pour les experts, et les entre-deux. Mais très rares sont les auteurs qui nous racontent leurs relations intimes, leurs histoires personnelles avec tel ou tel cépage. Grégory Nicolas est de ceux-là, avec ce petit livre, jubilatoire et précieux. 9 chapitres, 9 cépages passés à la moulinette des émotions, des souvenirs, et même de la fiction. Pour être honnête, je n’en connais pas d’autres (livres) dans ce registre.

C’est potache, « Pour être franc, je n’aime pas beaucoup le cabernet ». Poétique, « le vin est une sorte de funambule. Pour rester sur le fil, il doit garder l’équilibre ». Impertinent, « On en trouve même en Angleterre [du pinot noir], ce qui est scandaleux ». Limite politiquement incorrect, « A l’image des Hollandais en été, le grenache est présent un peu partout autour de la Méditerranée ». Intime, « Ce vin, c’est les clémentines de ma mère ». Prescriptif, « [Le melon de Bourgogne] Il est sec comme un coup de pied au cul, vif et acide. Il vous requinque en deux secondes ». Cela frise même parfois le Frédéric Dard,  « « Goûte-moi ça », qu’il me dit. C’est le genre de phrase que j’aime bien entendre. Comme « l’addition c’est pour moi », […] et « retire ma culotte » ».

« Je n’aime pas les œnologues. Je préfère les cavistes »

C’est délicieusement péremptoire, « Je n’aime pas les œnologues. Ils me rendent triste. Ils sont trop sérieux, même quand ils sont saouls. […] Je préfère les cavistes. Eux vous parlent de morilles, de poulardes, de chanterelles, de crème, de patates, d’huîtres, de foie gras, de casse-croûte, de copains… ». Bref, c’est très bien.

Mais d’où lui vient cette science profane et profonde des cépages ? Simple : « J’ai appris à cracher lorsque j’étais sommelier et étudiant. Ou plutôt lorsque j’étais sommelier et que je possédais une carte d’étudiant ».

La part de l’orage, Éditions Rue des Promenades, 2013, 8,50 €. Grégory Nicolas

Page de Grégory, pour retrouver l’écriture facétieuse de l’auteur

 

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