Vignobles du sud

À la découverte des vignobles du sud de la France

5ème édition Aux Grès de Montpellier. 14 mai 2017

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Fragments d’étonnements au cours d’une balade urbaine (mais pourtant champêtre) et gastronomique

VIGNOBLES DU SUD GRES DE MONTPELLIER BALADE 1Chapeau de paille, ruban bleu. Notre signe de ralliement. 12h, top départ. Première étape, l’institut de Botanique. Pas encore repéré la signalétique, pourtant excellente… On y arrive par des ruelles détournées. Confiants, Julien et Vincent nous suivent. Ils seront nos agréables compagnons de dégustation et de discussion jusqu’à la fin du parcours.

Étonnante cour intérieure que l’on découvre en empruntant une coursive, à la rencontre de nos premiers vignerons. Pour commencer, le léger miellé des blancs du Clos de L’Amandaie (Amandaie 2015) et du Domaine de la Triballe (Toutes Aures 2016), pour accompagner une mise en bouche de canard glacé au vin des Grès, brioche perdue au thym des Garrigues. Ensuite, découverte d’Epopée 2015, du Chai d’Emilien. Pour terminer, l’amabilité de Philippe d’Allaines (Abbaye de Valmagne, Cuvée de Turenne 2014). Premiers regrets, les autres domaines non goûtés…

Seconde étape, Pierre Rouge. Lieu saisissant, improbable, inconnu de moi et de mes compagnons de dégustation. Une chapelle néogothique aux superbes vitraux, une forêt de bambous, les bâtiments à l’abandon d’un ancien lycée privé, ancien orphelinat. On croise, verres à la main, un ancien élève ! On nous dit que le lieu est à vendre…

VIGNOBLES DU SUD GRES DE MONTPELLIER BALADE 2Lieu champêtre en diable, hors du temps, ombragé. Parfait pour déguster une truite Gravelax sur son parfait, huile verte, tuile au pavot & sésame. Autour de nous, la pétulance Diane Losfelt (Château L’Engarran, le rosé 2016), la bonhommie d’Olivier Moreau (Domaine Terre Mégère, La Galopine 2015, un blanc recommandé avec enthousiasme par notre voisine de table)… Et d’autres blancs : le floral Cheveux d’ange 2016, du Mas d’Arcaÿ et le plus fruité Rouviège 2016 du Clos d’Elle.

Je quitte cet endroit déconcertant (sans avoir goûté les rouges, que Bacchus me pardonne) et m’effleure l’idée qu’un tel lieu conviendrait à une cité des vins du Sud. Quasi en cœur de ville, et pourtant « ailleurs ». Un brin « décalé » certes, mais ce serait d’une originalité folle.

VIGNOBLES DU SUD GRES DE MONTPELLIER BALADE 3Troisième étape, nouvel étonnement, la Villa Dôme Marguerite, une impressionnante bâtisse anguleuse, rouge et blanche, invisible de la rue. Tables de jardin à l’ombre de grands arbres, ambiance très bourgeoisie 19ème. Julien nous raconte l’histoire de l’architecte Edmond Leenhardt. Par-dessus son épaule, un homme l’écoute, acquiesce. « Oui, je connais un peu » nous dit-il. S’éloigne. Une dame nous glisse qu’il s’agit de l’actuel propriétaire, l’architecte Clauzel…

Un blanc pour se désaltérer, Comte Louis 2016 (Château le Claud Bellevue), avant d’entamer le croustillant de filet de caille rôtie au miel & escalope de foie gras, éclats de noisettes & velours de figues. Deux rouges charpentés, Les Hauts de Laborie 2013 (Mas de Janiny, Xavier Julien : « ce 2013, on ne pensait vraiment pas qu’il évoluerait vers des tanins aussi soyeux ») et Mas de Lunès 2013 (Mas de Lunès). D’un ton de connaisseur, je recommande à qui veut bien m’écouter les rouges que je connais : Mas D’arcaÿ (1779, 2015) et Clos l’Amandaie (Huit Clos, 2014).

VIGNOBLES DU SUD GRES DE MONTPELLIER BALADEQuatrième étape, le Domaine de Méric et le mas, habituellement fermé au public. Julien déploie à notre attention ses connaissances du lieu, et de son histoire. Immense privilège d’aller manger notre épaule de veau confite et sa tarte fine pomme de terre et topinambour, sur le muret de la terrasse qui sert de cadre à l’un des tableaux de Frédéric Bazille. Des rouges s’imposent, ce sera Amelius 2014 (Château Exindre), puis Egérie 2015 (Château Bas d’Aumelas) et enfin Capitelle 2014 (Domaine de la Triballe). Pour l’un des trois, la cuvée ne compte que 1600 bouteilles… Je ne vous dis pas laquelle, car je compte bien filer au plus vite au domaine pour me procurer celles qui restent…

Un lieu magique, que la mairie compte bien, nous a-t-on dit, rendre accessible dans un futur proche. Avant de partir, on écoute Laetitia, guide érudite qui disserte devant trois reproductions du peintre Bazille. Son sourire contraste avec les mines austères des membres de « La réunion de famille » dont elle nous parle pourtant avec enthousiasme.

Cinquième étape, la Maison des Relations Internationales, Hôtel de Sully. Et toujours de l’ombre. Des musiciens. Une large vue sur la ville. Nous sommes au fromage, Comme une Pana Cotta, Dôme au Moissac des Cévennes, sablé aux abricots du Roussillon. Les blancs s’imposent. Le surprenant Bronzinelle 2016 (Château Saint Martin La Garrigue). Un assemblage de Marsanne, Roussanne, Grenache blanc, Picpoul, et quelques zestes de Viognier et de Terret. Pas étonnant que le nez et la bouche soient si complexes. Mais l’assemblage d’Obladie 2013 (Clos des Nines) n’est pas en reste : Grenache blanc, Vermentino, Roussanne et Viognier. Un pas de côté avec le rosé de Château Bas d’Aumelas et retour au Domaine Terre Mégère pour son rouge, Clapas 2013. Une explosion de fruits rouges… On s’extirpe de la fraicheur pour se diriger vers…

La sixième et dernière étape : le Musée Fabre. Dessert et café. Cadeau : en présentant le carnet de dégustation, un billet d’accès valable un an à l’exposition permanente du musée nous est offert. Les promeneurs-dégustateurs prolongent ce moment et s’attardent. On partage un petit coin de table pour le sablé gourmand aux fruits frais & blanc manger à la verveine. Côté vins, toutes les bouteilles de la balade sont là. Reste à choisir. Soin que je confie au serveur. « Pour accompagner le sablé ? ». Sans hésiter, il me propose Clapas 2013 ! Je valide.

18h. Non ?!  On quitte et on se quitte. C’est quoi la date de la 6ème édition ?

 

Que tous les vignerons dont nous n’avons pas goûté, donc cité, les vins nous pardonnent… On reviendra.

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